Flûte

Professeur : Christelle Mille
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Les premières flûtes européennes possédaient une embouchure terminale, comme les flûtes à bec actuelles ; la flûte moderne à embouchure latérale est dite « traversière » parce qu’elle est tenue parellèlement aux lèvres. Nous savons que la flûte traversière était déjà utilisée en Chine il y a trois mille ans, mais son origine est peut-être encore plus lointaine. L’instrument connu des Grecs de l’Antiquité, refit son apparition en Europe il y a neuf cents ans, sous la forme du fifre militaire.

En France, durant la seconde moitié du XVIIe siècle, une famille de facteurs d’instruments, les Hotteterre, perfectionna de nombreux instruments à vent, dont la flûte traversière. Le nouveau modèle comportait trois parties, ou « segments ». Le flûtiste pouvait régler l’instrument en faisant coulisser le segment de tête vers le haut ou le bas. Les trous pour les doigts furent rendus plus accessibles en les rapprochant, et le trou le plus éloigné fut muni d’une « clef ».
Dans l’Europe du XVIIIe siècle, la mode était à une musique très mélodieuse, gréable à l’oreille, avec un accompagnement léger. Les compositeurs découvrirent que la flûte, repensée et améliorée, répondait parfaitement à ces exigences. Souvent, ces compositeurs étaient eux-mêmes interprètes et, comme les membres de la haute société voulaient apprendre à jouer de cet instrument, beaucoup d’entre eux étaient également professeurs.

La sonorité de la flûte transversale était plus puissante que celle de la flûte à bec, et donc mieux appropriée aux orchestres de l’époque, plus importants.
Aujourd’hui, le diapason est le même dans le monde entier, mais au début du XVIIIe siècle, il variait d’un endroit à l’autre, et même d’un orchestre à l’autre. Les flûtistes ne pouvaient pas modifier le ton de leur instrument, aussi dota-t-on la flûte d’un quatrième segment, amovible et de longueur variable. En allongeant l’instrument, on baissait le ton ; en le raccourcissant, on le haussait. Ces segments interchangeables furent appelés « corps de rechange ». Mais la flûte présentait encore des défauts que les fabricants étaient résolus à éliminer. Certaines notes, par exemple, étaient fausses parce que le trou était trop éloigné pour que les doigts puissent l’atteindre facilement. On ajouta de nouvelles clefs pour tenter de remédier à cette situation peu satisfaisante.

À la fin du XVIIIe siècle, l’instrument allait trouver sa forme définitive grâce au flûtiste Theobald Boehm. À part quelques modifications, la flûte de Boehm reste la plus couramment utilisée de nos jours.